photo chien
photo chiens tétanos:J'ai vu ce chien il y a 5 jours en consultation avec une collègue
lorsqu'elle m'a appelé pour avis ophtalmo. Les propriétaires
consultaient pour faciès bizarre. J'ai pu observer simplement que les
paupières supérieures avaient une forme d'accent circonflèxe, aucun
autre signe clinique à noter, RAS à part ça. Le chien ayant une plaie à
la base d'une griffe, l'idée d'une certaine maladie m'a traversé
l'esprit et je l'ai mis au cas où sous métronidazole et soins locaux.
Revu ce matin pour le parage de la plaie, le diagnostic est sans
équivoque me semble t-il...
Il
souffre de tétanos généralisé, affection assez rare chez le chien et
encore plus rare chez le chat car ces espèces y sont très résistantes,
bien plus que l'Homme ou le cheval par exemple. C'est dû à un bacille
sporulé, clostridium tetanii
de sont p'tit nom, qui infecte l'organisme à la faveur d'une plaie,
qu'elle soit interne ou externe (très majoritairement externe quand
même). Les bactéries se multiplient au site d'entrée après germination
des spores et produisent une toxine (enfin 2 mais 1 seule est
importante), la neurotoxine tétanique, qui a un tropisme particulier
pour les interneurones dont les transmetteurs sont la glycine et le
GABA. Ce sont des neurones inhibiteurs sur lesquels va se fixer la
toxine et lever l'inhibition sur la contraction musculaire. Ceci a pour
effet , entre autres et en 1er lieu, de provoquer une contraction
continue des muscles squelettiques.
Les signes cardinaux sont une raideur généralisée ou localisée des
membres (ça dépend du site d'entrée, de la vascularisation et la
proximité du cerveau), un rirsus sardonicus
(sourire permanent dit satanique et crispé) et des crises convulsives
(non systématiques). La contraction musculaire est en général
douloureuse.
Le traitement associe plusieurs pôles dont l'élimination des bactéries
infectantes, la neutralisation de la neurotoxine circulante (non encore
fixée) et le "nursing" de l'animal (alimentation assistée au besoin,
physiothérapie, gestion des convulsions, des escarres...). La plupart
des animaux soignés sont guéris en 3 à 4 semaines. Le risque majeur est
la paralysie des muscles respiratoires et du larynx.